Imaginales 2016 : le bilan des invités phares
La 15ème édition des Imaginales vient de se terminer. Le bilan, encore provisoire, est très positif avec une fréquentation et un chiffre d’affaire des libraires croissants. L’expansion du festival dans le parc, avec de nombreux exposants et les nouveaux pôles, a été un succès. Les retours sont enthousiastes !
Les Imaginales sont un évènement important pour les amateurs de littératures de l’imaginaire et l’organisation se doit d’être impeccable pour accueillir tous les festivaliers. C’est également un grand moment pour les invités qui vivent le festival d’un point de vue particulier. Ni organisateurs, ni visiteurs, ils sont l’élément central sans lequel les Imaginales n’existeraient pas.
Afin d’en apprendre plus sur la façon dont ils vivent le festival, nous sommes donc revenus vers nos trois invités phares de l’édition 2016 : Hélène Larbaigt, l’affichiste, Stefan Platteau, le “coup de cœur”, et Charlotte Bousquet, l’auteure associée.
En tant qu’invités, comment avez-vous vécu cette édition 2016 des Imaginales ?
Stefan Platteau : « Le mieux du monde ! Le succès public des Imaginales ne se dément pas, les rencontres sont toujours aussi chaleureuses, tant avec les autres auteurs qu’avec les lecteurs, blogueurs, bénévoles… Les petites abeilles de la librairie ont tenu un rythme impressionnant cette année, sans jamais perdre leur sourire ! »
Charlotte Bousquet : « Je crois que c’était une édition particulièrement réussie, et ce sur tous les plans : création, rencontres, signatures, les nouvelles bulles qui se sont greffées à celle du livre, la place plus importante accordée aux arts plastiques, à la photo… Comme Stefan, j’en profite pour remercier les libraires, responsables de la buvette (café, café, café…), chauffeurs et l’équipe sans qui cet événement ne serait pas possible ! »
Hélène Larbaigt : « L’édition 2016 fut merveilleuse à plus d’un titre ! L’accueil et la disponibilité de tous les bénévoles, les rencontres avec les lecteurs/trices mais aussi avec les autres auteurs, la convivialité, l’ambiance… Ces Imaginales furent très fortes en émotion et d’une grande richesse… humaine avant tout. L’ampleur prise par le festival est impressionnante ! Les nouveaux pôles, les tables rondes et cafés littéraires à chaque fois renouvelés, toute cette effervescence est tellement stimulante, et toujours dans un grand esprit de convivialité et une bonne humeur contagieuse ! Alors pour cette année encore, merci les Imaginales ! »
Quel a été l’élément, l’évènement ou le détail qui vous a le plus marqué cette année ?
SP : « Sans conteste l’inauguration de la plaque commémorative pour notre ami Ayerdhal, près de la statue de François Villon. Un moment de chaleur humaine bien à son image : plein d’humour et d’irrévérence. »
Hommage à Ayerdhal © communication ville d’Epinal 2016
CB : « La fresque, dont j’ai vu l’évolution chaque fois que j’allais prendre un café. Cette année peut-être plus encore que les précédentes, elle avait quelque chose d’apaisant, de magique et c’était merveilleux de pouvoir suivre son évolution. Sinon, pour la première fois cette année, Les Imaginales ont proposé un cadavre exquis en direct, le jeudi soir au Bougnat, et cette expérience d’invention en direct, avec Estelle Faye, Aurélie Wellenstein et Jean-Claude Dunyach (et Gabriel Katz venu faire un petit coucou), entre les asticots, les archivistes et les lupanars de l’espace, a été particulièrement réjouissante ! »
Fabien Fernandez, Sandra Violeau et Diane Ozdamar devant la fresque qu’ils ont réalisée pendant les quatre jours du festival © communication ville d’Epinal 2016
HL : « Cette année fut assez particulière, car j’ai eu l’honneur et le privilège de dessiner l’affiche et d’avoir une exposition à la maison du Bailli. Découvrir son travail décliné sur le festival et les alentours est forcément très surprenant et assez émouvant : l’illustration séchait dans l’atelier avant la Noël et les personnages sortaient littéralement de l’image au mois de mai ! »
Une anecdote ou un souvenir que vous avez envie de partager avec nous ?
SP : « Il existe un tas d’anecdotes fort amusantes à propos de faits qui se sont déroulés assez tardivement dans la soirée, du côté du bar « Le Bougnat » (ou sur le retour) ; mais je ne suis pas sûr de pouvoir les rapporter : je risquerais de porter atteinte à la réputation de divers collègues auteurs, de plusieurs compatriotes, d’une illustratrice, ainsi que d’un hippopotame familier en cuir bouilli. Ceci mis à part, il y a eu bien sûr cette table ronde délirante avec Christopher Priest imitant la démarche d’un vieux magicien chinois (forçant son honorable traducteur à faire de même). Et c’est fou ce que certains animateurs parviennent à tirer des auteurs en conférence : Joyeux Drille, par exemple, adore les pousser à s’auto-flageller en public. Il te regarde dans les yeux, il te pose une simple question, et tout à coup, il y a cette force irrépressible qui monte en toi, et qui te pousse à confesser tes humiliations les plus cuisantes. Un pouvoir véritablement étonnant ! Ce n’est pas Charlotte qui me contredira… »
CB : « C’est clair ! Pour moi, l’un des moments les plus délirants de ces Imaginales, avec fous rires à la clef ! Il y a eu aussi notre grand moment de solitude à deux (oui, je sais, c’est paradoxal) avec Valérie Lawson, chargée d’animer… l’écriture d’une nouvelle en direct pour les lycéens et avec eux – devant un parterre terrifié, pendant que, de mon côté, je me débattais avec des mots type « trahison » et « pingouin »… »
HL : « Il y a eu tellement de moments inoubliables pendant ce week-end ! De l’arrivée à Épinal à la clôture du festival le dimanche soir, ou paraît-il on aurait vu des hommes et femmes chats sur la terrasse (et entendu des rires d’hippopotame dans la nuit)… Alors peut-être une rencontre : une festivalière savoyarde, ayant parcouru 600 kilomètres, m’a avoué qu’elle rêvait de se rendre aux Imaginales depuis plusieurs années sans jamais trouver la force de faire tous ces kilomètres sur deux jours. Mais cette année en découvrant l’affiche, chaque petit personnage lui avait raconté une histoire, sa propre histoire, l’histoire qu’elle voulait bien s’inventer. Cette année, elle avait suivi le lapin blanc, embarqué à bord du Jolly Rodger, emprunté le chemin de briques jaunes… jusqu’à Épinal ! Une jolie démonstration, parmi tant d’autres, du pouvoir de l’imaginaire. »
Hélène Larbaigt, l’affichiste 2016 et Stéphane Wieser, directeur du festival
© Hélène Larbaigt
Quels sont vos projets professionnels pour la fin de l’année ?
SP : « En ce qui me concerne, faire l’ermite et écrire ! Le tome 3 des Sentiers des Astres est sur le feu… »
CB : « Je termine un roman contemporain pour Pygmalion. Je continue avec un western pour la collection « Electrogène » (Gulf Stream). Je poursuis avec le récit de fantasy commencé avant les Imaginales, dans le cadre de mon partenariat « auteure-associée ». Sinon, les grandes nouveautés, cette année, ce sont la sortie de Sang-de-Lune (Gulf stream, « Electrogène ») – un retour à l’imaginaire… Et la direction de la collection « Griffe », pour les éditions Matagot. 🙂 »
HL : « La mise en place de nouveaux projets de livres ainsi que la réalisation d’une œuvre originale pour le château de Comper à Brocéliande dans le cadre d’une exposition autour de la Dame de Shalott qui se tiendra de fin 2016 jusqu’en 2017 et réunira de nombreux artistes. 🙂 »