DESTINATION les Inrocks !
L’Anthologie des Imaginales est dans les Inrocks au cotés de grands noms de la SF/Fantasy !
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« Anthologie des Imaginales 2017, “Destinations”, de Collectif
Anthologie de l’évènement du même nom qui se tient à Epinal chaque année, cette édition des Imaginales 2017 est placée sous le signe de la destination, tant dans le périple vers des contrées inconnues qu’au sens de quête initiatique. 14 nouvelles qui oscillent entre Fantasy et SF, et qui tour à tour provoquent chez le lecteur images fascinantes et surprises narratives. Si les deux-trois premiers récits peuvent apparaître un peu abscons pour le profane (comme souvent dans ce type de textes, le mystère prédomine, on est parachuté dans des univers qu’on ne maîtrise pas et qu’il faut savoir apprivoiser), c’est un festival qui s’ouvre dans les pages suivantes.
Dans une langue très agréablement maîtrisée, une constante chez la plupart de ces auteurs, Il est question de fin des temps, de navires, créatures, êtres fantasmagoriques, de mémoire et d’exploration aux confins de l’univers. Dans Jehan de Mandeville de Fabien Cerutti, un chevalier est porteur d’un message au Moyen-Orient, long voyage dépaysant qui l’emmènera jusqu’en Asie où il découvrira un secret millénaire. Le fantastique La Source de Victor Dixen, l’essence du genre, un périple confinant à l’obsession, jusqu’aux portes de la folie. Que ce soit via des vaisseaux en direction d’astres lointains ou des êtres solitaires découvrant des terres mystérieuses, il y a toujours cette part d’inconnu qui aimante ici les personnages. Se déroulant sur une exoplanète, Chakkouar III est un récit old school de rencontre avec une civilisation dont le déclin semble sans appel, à moins que cela ne soit un leurre…
Dans La Voix des profondeurs, il est question d’enregistrements phonométriques marins et de cétacés géants, de mysticisme voire de gigantisme. Stefan Platteau rapporte lui longuement le destin d’un peuple qui fuit la guerre et la spectaculaire volonté d’un roi (cornu) . Dans Sans destination de Pierre Bordage, on cherche à fuir sa condition misérable en prenant un billet aléatoire pour les étoiles avec l’espoir de trouver une vie meilleure. La nouvelle de Loic Henry donne à voir les préparatifs d’essaimage vers une planète plus accueillante et offre une chute particulièrement rusée à son histoire.
Puis c’est l’espoir et le déracinement avec le mélancolique Hoorn d’Estelle Faye, pour finir sur une belle mise en abîme de Lionel Davoust. Seul texte un peu hors-propos, L’Aiguillon de l’amour de François Rouiller renvoie au biopunk de son dyptique Métaquine paru l’an dernier, avec un voyeur qui prend le contrôle d’un drone insecte pour espionner la femme de ses rêves. Certains récits sont forcément plus ambitieux que d’autres, mais là où ce genre de recueils offre bien souvent à boire et à manger, celui-ci frôle quasiment le sans-faute. (Mnémos, 256 pages) «