Expositions

Le monde avait changé, l’avènement du tout numérique avait tout bouleversé. Les livres, ces précieux joyaux de papier, avaient été remplacés par des écrans, des bits et des octets. Les informations et la culture étaient accessibles d’un simple clic, une commodité si rapide et si facile que la plupart des gens avaient oublié l’existence même des bibliothèques.

Dans les villes, les bâtiments majestueux autrefois dédiés aux livres étaient maintenant abandonnés, leur architecture imposante n’était plus que l’ombre d’un passé lointain dans une civilisation du tout numérique. Les étagères vides et les couloirs sombres témoignaient de leur déclin. Les livres avaient été délaissés, leurs pages jaunies et leurs couvertures poussiéreuses oubliées. De rares érudits, conservateurs de la mémoire, se souvenaient des temps anciens, où les livres étaient l’unique source de connaissances et où la culture était partagée à travers des pages. Ils avaient étudié les anciens textes, essayant de comprendre les histoires et les idées de ceux qui les avaient écrits. Ils savaient que les livres étaient bien plus que des objets en papier, qu’ils contenaient les rêves, les espoirs et les peurs de l’humanité. Ces gardiens de la mémoire savaient que les bibliothèques ne seraient jamais restaurées. La société avait évolué, et les gens avaient choisi la facilité de l’information numérique. La beauté de l’art de l’écriture avait été perdue dans la froideur des pixels.

Les bibliothèques étaient des monuments à la pensée humaine, à l’imagination et à la créativité. Dans le silence de ces édifices en ruine, on devinait parfois les murmures des anciens livres, rappelant une époque où les histoires étaient racontées de vive voix et où les livres étaient précieux. Ces voix sont aujourd’hui à jamais étouffées.