Fabien Fernandez
En attendant les Imaginales 2014 : Interview de Fabien FERNANDEZ. Par Orfilinn.
À chaque édition des Imaginales, une fresque à 8 mains voit le jour, réalisée par les artistes sous la bulle du livre. Pour la troisième année consécutive, Fabien Fernandez, auteur, directeur de collection et illustrateur, en coordonne la réalisation.
Fabien, quel est ton rôle dans la préparation de cette fresque ?
Tout est presque dit dans « coordinateur ». J’ai la chance que la directrice artistique et le directeur du festival me fassent confiance, alors je vais à la pêche aux artistes. J’ai toujours eu de superbes équipes d’artistes pour m’entourer. Car si on peut trouver des talents, il faut encore trouver ceux qui travaillent à l’acrylique sur ce type de surface. Par les temps qui courent, ça se raréfie. D’autant que j’essaye de renouveler en partie l’équipe chaque année, avec deux hommes et deux femmes.
Une fois le choix des peintres/illustrateurs fait et validé, nous échangeons par e-mail sur le sujet entre les différents intervenants. Je me dois d’être un moteur pour que nous ayons un croquis avant le début du festival. J’essaye aussi de garder du recul sur les thèmes et sujets dessinés : les toiles sont offertes à des établissements scolaires et nous sommes dans un festival principalement dédié à la fantasy, deux critères essentiels à garder en tête pour la fresque.
Un petit indice sur le thème de cette année ?
Nous nous sommes mis sur les rails du pays invité. Il y aura donc du soleil ! Voici d’ailleurs la gamme des couleurs dominantes calibrée par Sandra Violeau.
Comment travaillez-vous ensemble avant le début du festival ?
Normalement, je lance le premier croquis aux autres membres de l’équipe. Cette année, c’est Olivier Sanfilippo qui a « dégainé » le plus rapidement. Une base de quelques éléments donnant le ton et représentant… biiiiiiiiiiip !
J’ai repris la main pour envoyer à Tatiana Domas et Sandra Violeau qui ont enrichi. A l’heure actuelle, nous sommes au second « tour de table » tout en échangeant aussi des idées écrites. Tout ce mélange amène un croquis finalisé qui permet ensuite de se projeter plus facilement quand nous sommes devant la grande toile blanche.
Quatre jours de festival pour réaliser une fresque de quatre mètres à quatre, en gérant les interruptions, les participations à des animations, des temps de dédicaces, c’est sportif ! Cela sera une première expérience pour plusieurs artistes de l’équipe. Comment gérez-vous votre temps ?
La réponse idoine serait : « au mieux ». Dans la réalité, c’est éprouvant, on court un peu partout, et au terme des 4 jours, on se retrouve sur les rotules. Je parle pour moi qui commence à avoir un peu d’expérience dans le domaine. Mais quel bonheur !!! Je veux dire, pendant toute la durée du festival nous vivons dans une bulle hors du temps, on côtoie et rencontre des personnes formidables, on partage, on échange, c’est un vrai plaisir. L’année dernière par exemple, avec Olivier, nous avons rencontré une classe s’intéressant aux métiers du livre et de l’illustration. C’était très intéressant comme partage sur nos métiers. Et chaque année, des visiteurs viennent et reviennent au fil des jours, contemplent notre travail, prennent des photos et nous questionnent sur les techniques et nos professions. C’est toujours intéressant d’offrir son expérience d’un sujet, mais aussi de recevoir un regard extérieur sur notre travail. C’est enrichissant. Cumulez à ça la magie des Imaginales et vous obtenez un Fabien qui, le dimanche soir, repart sur les genoux, mais avec un large sourire.
Comment faites-vous pour ‘fusionner’ vos travaux respectifs sur la toile ?
On ne s’organise pas véritablement en fait. Nous avons des zones dédiées à peindre et des parties communes. Il est parfois difficile de se retenir de ne pas avancer plus vite, mais il faut que cela évolue sur 4 jours alors nous gardons un bon rythme. Nous fonctionnons en équipe. Après un brief global pour ceux qui n’ont pas l’habitude, on étale le matériel et nous faisons des allers et retours suivant notre emploi du temps. Tout le monde est libre : il faut seulement qu’au terme du festival la fresque soit réalisée et que tout le monde soit content.
À part le travail préparatoire de la fresque, sur quoi avez-vous travaillé récemment ?
Je dirige la collection Les contes affables, aux éditions Manannan. C’est une collection de contes et de fables réunis de manière thématique dans de petits livres qui se glissent dans la poche et qui ont un prix modeste (4,50 euros). On retrouve de grands classiques comme Le Chat botté (illustré par Julien Delval), Barbe Bleue (illustrée par Amandine Labarre). Mais derrière ces textes se trouvent aussi des œuvres moins connues et tout aussi captivantes. J’en profite pour vous dire que lors du festival, il y aura plusieurs illustrateurs de la collection pour dédicacer : Tatiana Domas, Amandine Labarre, Sandra Violeau et moi-même.
Mes dernières nouvelles sortent ce mois-ci chez Rivière Blanche dans l’anthologie Dimensions Antiquité (dirigée par Meddy Ligner) et dans la revue Short Stories etc., aux éditions La Matière noire. Nous venons de sortir avec une fine équipe un recueil de scénario de jeux de rôles aux éditions Les 12 Singes (6 voyages en Extrême Orient) et le prochain supplément pour mon jeu Necropolice (chez le même éditeur) sera là cet été.
Je travaille sur de nombreux autres projets. Je vais envoyer sous peu un roman ado’ à des éditeurs ; j’ai un autre texte en écriture pour une tranche d’âge plus jeune ; je finalise un jeu de rôles d’initiation qui va sortir chez Matagot ; je commence à peine les illustrations pour un album jeunesse écrit par Anne-Sophie Silvestre et je continue à développer ma gamme d’illustrations animalières. Sans compter que j’ai deux jeux de rôles en écriture : pas mal de travail en cours donc.
Fabien Fernandez, bon courage à vous et votre équipe pour cette nouvelle fresque, et merci pour vos réponses.
Merci, je suis une nouvelle fois très bien entouré, autant au niveau talent qu’au plan humain. Je me permets une petite parenthèse pour remercier Stéphanie Nicot et Bernard Visse qui me font confiance, mais aussi le travail et la gentillesse de Marion Bailly qui permet aux auteurs et illustrateurs de venir à Épinal sans les tracas de l’organisation.