R-évolution ! Le thème des Imaginales 2016
En 2015, pour la première fois, le festival se dotait d’un thème. En cette année 2016, l’heure est à la r-évolution ! Logique : les États-Unis, notre pays invité, sont nés d’une révolution, et notre pays, la France, a suivi cet exemple en l’adaptant avec son génie national.
La révolution, c’est aussi celle qui, en littérature, bouscule les formes classiques dès le XIXe siècle, avec l’irruption du fantastique, puis favorise avec Rosny aîné, Verne et Wells, l’apparition du « roman », ensuite rebaptisé « scientifiction », puis, à partir de 1929, science-fiction.
C’est aussi la transformation des mythologies en fantasy, genre de l’imaginaire qui prend place aux côtés des deux précédents, puis donne naissance à de multiples chefs d’œuvre comme ceux de Tolkien, et devient enfin un genre majeur.
La révolution, c’est aussi celle des nouveaux moyens de communication et d’édition qui ont permis à de petites structures d’occuper un espace parfois abandonné par les grands groupes. En France, l’imaginaire – toujours présent dans les grandes maisons qui ont lancé le genre après la seconde Guerre mondiale (Gallimard, Denoël, Hachette…) ou l’ont développé après mai 68 (Laffont, J’ai lu, Bourgois…) – est également représenté par des maisons d’édition indépendantes : Bragelonne, L’Atalante, Mnémos, Scrineo, Gulf Stream, Les Moutons électriques, ActuSF… Ce sont aussi les sites en ligne, professionnels (ActuSF) ou associatifs (Elbakin), et les réseaux sociaux qui diffusent le genre.
La révolution, c’est encore l’apparition, en SF, de thèmes novateurs et de sujets originaux inspirés par les progrès rapides des sciences et des techniques, ou, plus progressives, les évolutions indéniables des personnages et des situations au sein d’une fantasy épique initialement simpliste, sexiste et aux stéréotypes affirmés. Il nous semble loin le temps où un auteur à succès de fantasy pouvait affirmer aux États-Unis, sans recevoir la volée de bois vert qui s’imposait, que « le meilleur statut pour la femme est l’esclavage » !
Aujourd’hui, les femmes ont leur place dans les cultures de l’imaginaire : en tant qu’auteures, illustratrices ou encore personnages, elles sont partout. Et les femmes américaines sont à l’honneur cette année avec nos trois invitées féminines : Kristen Britain, Danielle Trussoni et Marie Brennan.
Alors, aux armes, citoyens des mondes de l’imaginaire !